Pièce de 10 centimes Semeuse stries fines

L'introduction de la monnaie unique européenne a nécessité un effort de fabrication de grande envergure pour les émetteurs : il a commencé le plus tôt possible, les premiers millésimes des pièces frappés en France remontent à 1999.

Hélas pour la Monnaie de Paris et son atelier à Pessac, le cahier des charges des pièces de 10c et 50c a été modifié en novembre 1998 :

Les pièces en euro redessinées pour les malvoyants: Vote

Rapporteur: Mme Irene SOLTWEDEL-SCHÄFER (Verts, D)
Doc. A4-0401/98
Procédure: coopération, première lecture

En adoptant, par 463 voix contre 23 et 29 abstentions, le rapport de Mme Irene SOLTWEDEL-SCHÄFER, le Parlement européen approuve la proposition de la Commission modifiant les spécifications techniques des pièces en euro. Les trois modifications proposées (alourdir la pièce de 50 cent, modifier la tranche des pièces de 50 et de 10 cent) répondent aux objections soulevées par l'Association européenne des fabricants de distributeurs automatiques et par l'Union européenne des aveugles.

Or la Monnaie de Paris avait commencé à produire des pièces de 10c à l'ancienne spécification, avec des stries fines (illustration gauche) au lieu de cannelures épaisses (droite).

Les monnaies déjà produites ont due être détruites. La procédure dans ce cas est de déformer les pièces en les plaçant sous une presse, puis de les envoyer à la fonte. Cette opération permet de rendre inutilisable dans le commerce ces pièces, elle évite aussi sans doute de faire des contrôles rigoureux aux étapes suivantes de la destruction. Sage précaution quand on constate que des pièces de 10 centimes se retrouvent sur le marché numismatique.

250 exemplaires auraient été sauvés de la fonte, la très grande majorité déformé mais on connait quelques exemplaires non déformés.

Ce timbre de Jean Jaurès de 1959 (illustration http://www.dieproofs.it/) a connu un sort tout à fait similaire : le timbre avait déjà été fabriqué mais le portrait a été jugé non ressemblant. Le tirage a donc été détruit. Tout comme la déformation pour la monnaie, ce timbre a été annulé typographiquement avant destruction, mais quelques exemplaires - généralement en mauvais état : froissures, amincis, dents défectueuses - ont été récupérés.

Un timbre dont l'émission a été prévue et dont la fabrication a été lancé jusqu'à un stade plus ou moins avancé, mais qui finalement n'a pas été émis pour des raisons de changement de tarifs postaux, des raisons techniques, des raisons esthétiques (ressemblance de portraits notamment) ou des raisons politiques s'appelle un non-émis.

Le terme ne semble pas employé en numismatique.

Numismativy