21 décembre 2010

Fin du profil de la reine sur les timbres britanniques ?

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Le Figaro pose la question : en cas de privatisation de la poste du Royaume-Unis, le profil de la Reine sera-t-il amené à disparaître ?

On a retrouvé à la une du Mail de Dimanche 19/12/2010 un titre provocateur que l'on pourrait traduire par "décapiter la Reine". Le sujet semble plutôt un prétexte pour évoquer la privatisation de la Royal Post (un montant de 8 milliards de livres est évoqué, pour une vente d'ici un an ou deux). En fait, il y a deux problèmes :
- l'opérateur privé voudra-t-il continuer à utiliser ce symbole ou préférera-t-il utiliser son logo ?
- la reine acceptera-t-elle d'apparaître sur les timbres d'une poste privatisée ?

Des parlementaires britanniques veulent inscrire dans le contrat de vente l'obligation pour l'acheteur de continuer à utiliser ce symbole. Il semble que le problème viennent plutôt de la reine qui n'apprécie pas le projet et peut s'opposer à toute utilisation de son image qu'elle réprouve.

Rappelons que, privilège de l'inventeur, la Royal Mail est la seule poste autorisée par l'UPU à ne pas faire figurer le nom du pays sur ses timbres.

Le problème pourrait exister un jour en France également, si les timbres commémoratif font l'objet d'un décret, ce n'est pas le cas de la série courante dont le choix de l'effigie est effectué par la président de la république, mais il s'agit surtout d'une tradition. La Poste pourrait vouloir utiliser son logo à la place. Mais comme dans le cas de la Royal Mail, elle n'a sans doute pas intérêt à le faire !

4 commentaires:

Sébastien a dit…

En réponse à ma question au British Postal Museum and Archives, mon interlocutrice m'a signalé qu'apparemment, aucun texte de l'UPU ne semble formalisé cette tradition d'après James McKay dans un ouvrage sur l'histoire philatélique britannique.

Et, comme souvent au Royaume-Uni, la coutume est la seule jurisprudence locale : la reine fera certainement ce que lui conseille son Premier Ministre dans la limite de ce que l'opinion publique britannique et Sa Majesté (au sens formel) trouveront choquant, comme signalé dans votre article.

Il existe ainsi des projets de timbres britanniques mentionnant un pays, apparemment sans suite au début du règne de George V en 1910, plus appuyés mais refusés sous le ministre "républicain" Tony Benn dans les années 1960. Les archives et témoignages montrent la reine prudente lorsque Benn lui présente - un peu par surprise - les maquettes de David Gentleman, mais finalement, le Palais et le Premier Ministre se sont entendus pour fermement réprimer cette initiative.

Après, commercialement, l'acheteur de la Royal Mail voudra-t-il son logotype mondial ou un symbole tout britannique ? Les effigies Machin (celle du timbre et la silhouette des commémoratifs) jouent ce rôle pour Royal Mail avec leur apparition sur les timbres de distributeurs et les étiquettes d'affranchissement... Le prochain profil royal le remplacera-t-il aussi aisément ?

Dominique a dit…

Voir le manuel de la poste aux lettres de l'UPU : http://www.upu.int/fr/activites/poste-aux-lettres/manuel-de-la-poste-aux-lettres.html

Il précise :
3. Le timbre-poste comprend:
3.1 le nom du Pays-membre ou du territoire émetteur, en caractères
latins (1) ;

(1) Une dérogation est accordée à la Grande-Bretagne, en tant que pays inventeur du timbre-poste.

Donc, si l'effigie de la reine (ou du roi) ne sont pas mentionnés dans les textes, l'absence du nom du pays l'est bien.

Sébastien a dit…

Merci pour le lien.

Depuis quand cette note sur le Royaume-Uni et la cause affirmée de l'exception figure-t-elle dans le 'Manuel de la poste aux lettres' ?

Je reste un peu méfiant face à certaines affirmations philatéliques, dont les sources sont rarement directement rappelées (en l'occurence les premiers congrès de l'UPU ou un congrès récent pour lequel on serait allé rechercher la cause pour l'inscrire en clair).

Dominique a dit…

Je n'ai pas l'historique, mais ça y est déjà depuis quelques années.