Epreuve d'état du 15F Le Quesnoy

Série d'usage courant Le Quesnoy :
8F, émis le 1/6/1957 et retiré le 14/9/1958
15F, émis le 19/7/1958 et retiré le 18 février 1961

Epreuve marquée "1er état" et signée
du dessinateur et graveur Jean Pheuplin

Détail : 15F sur fond blanc

Bulletin officiel de retrait le 18/2/1961

Le 15F Le Quesnoy fait partie de ma collection sur les timbres du passage au nouveau franc, il est présent dans la série d'usage courant en anciens francs à décembre 1959.

Au début il n'en faisait pas partie, le Marianne et le Le Patrimoine du timbre-poste français donnant tous les deux une date incorrecte de retrait en 1959 (il est rare qu'il y ait des erreurs dans ces ouvrages). D'un autre côté, le 18F Beynac-Cazenac fait l'objet d'une erreur contraire, et a été retiré en 1959... Point de vue tarif, le retrait du 18F (sans usage) et la conservation du 15F (usage carte postale de moins de 5 mots au 6/1/1959) faisait du sens. Le 15F a assuré en particulier l'intérim entre le 6 janvier et le 7 mars 1959, date de l'émission du 15F blason d'Alger.

Il était de coutume à l'époque d'avoir en fait 2 timbres pour certains tarifs, l'un de grande consommation en typographie rotative, avec en complément un touristique en taille-douce (à l'époque, les 25F Marianne de Muller et Marianne à la Nef se doublent du 25F Chateau de Valençay).

Heureusement, l'envoi par un ami des bulletins officiels de l'époque a montré cette erreur et j'ai pu commencer à collectionner le 15F Le Quesnoy.

Le 8F est le premier de la série, sans qu'à l'époque de sa conception il ait été prévu l'émission suivante avec une nouvelle valeur faciale. Le poinçon a donc été gravé à 8F, au lieu de faire un poinçon sans faciale : les épreuves du 8F sont donc les épreuves du poinçon primitif de la série, et sont donc intéressantes à collectionner dans le cadre de la collection du 15F, tout comme le sont les épreuves sans faciale pour les séries où ce poinçon existe.

L'épreuve d'état montre (d'après l'indication au crayon) le 1er état du 15F : à l'emplacement de la faciale, une zone blanche et les contours de la faciale 15F.

Pour faire le poinçon du 15F, il a sans doute fallu araser une molette (en relief) à l'emplacement de la faciale ; le report sur une plaque d'acier doux se traduisant par une zone sans relief blanche à l'emplacement arasé. Reste pour le graveur à graver la faciale et autour pour s'assurer de la continuité du dessin.

D'après le témoignage d'un graveur, il faut aussi retoucher le reste du dessin (recreuser certaines tailles, atténuer certains reliefs), le report sur acier doux étant moins efficace (plus mou) que le report sur le cuivre pour la fabrication des feuilles.

La signature au crayon, qui semble légitime, montre que le graveur du 8F s'est aussi chargé de l'adaptation. Souvent c'est le graveur "maison" qui se charge de ce type d'opération.