Valeurs d'un timbre
On parle souvent de la "valeur d'un timbre", mais il s'agit d'une notion toute relative.
C'est pourtant simple, la valeur d'un timbre est le prix qu'est prêt à mettre l'acheteur. Bien sûr les acheteurs sont nombreux et plus ou moins bien informés et disposent de plus ou moins de sources pour acheter un timbre. Le timbre en tant qu'objet de collection est un produit de luxe : il n'a pas de valeur intrinsèque autre que celle de servir à affranchir. La valeur dépend de l'offre et de la demande : si plus personne ne collectionne les timbres, la valeur d'un timbre sera nulle. Si un timbre existe en quantité moindre que la demande, sa valeur va augmenter pour s'équilibrer rapidement (parce que la demande baisse au fur et à mesure que les prix montent, parce que les timbres d'un certain montant sont proposés à la vente plus facilement, ...).
La première valeur d'un timbre est sa valeur faciale, c'est le prix indiqué sur le timbre. C'est important pour le philatéliste car c'est une caractéristique descriptive du timbre.
La deuxième valeur est le prix d'achat à la poste. C'est souvent la valeur faciale, mais il existe des timbres sans valeur faciale. Le prix d'achat peut être plus élevé que la valeur faciale (si le prix comporte une surtaxe caritative, si la vente est couplée à autre chose : billet d'entrée à une exposition philatélique, présentation particulière - c'est le cas des premiers carnets de timbres français ou pour les timbres personnalisés par exemple)
La troisième valeur est la valeur d'affranchissement souvent identique à la valeur faciale. Pour les timbres à surtaxe, il ne faut pas compter la surtaxe. Pour un timbre à validité permanente, prenons comme exemple le TVP Briat : il est passé à 2,50 francs, 2,80 francs, 3,00 francs, puis 0,46 euros (soit 3,02 francs), puis 0,50 et actuellement 0,53. Les timbres démonétisés et les timbres oblitérés n'ont plus de valeur d'affranchissement. La valeur d'affranchissement est la seule valeur intrinsèque d'un timbre.
La quatrième valeur est la valeur d'achat. C'est le prix quand on veut acheter ce timbre à l'unité. Selon les vendeurs (particuliers, professionnels) et les circuits (en magasin, en vente à prix net, en vente sur offre, en vente aux enchères classiques ou sur internet, ...) elle peut varier considérablement !
La cinquième valeur est la valeur de vente. A priori cela se rapproche de la valeur d'achat (qui a pu évoluer avec le temps), mais encore faut-il choisir le bon circuit : si on achète à un professionnel le prix est forcément plus élevé (des frais divers sont inclus dans ce prix : local, salaires, taxes, ...). Si on revend à un professionnel celui-ci va évaluer le prix à lequel il va le vendre à ses clients (s'il a des clients susceptibles d'acheter ce timbre rapidement et qu'il n'a pas de stock suffisant), puis appliquer un coefficient (mettons 0,50 soit une division par 2 pour donner un ordre d'idée).
Une sixième valeur concerne les timbres trop courants pour vraiment avoir une valeur comme objet de collection : c'est la valeur de service. Il n'est pas anormal qu'un timbre très commun se vende (ou s'achète) à un prix minimal pour rémunérer le temps passé (comprenant la gestion des stocks, l'acte de vente). Le prix minimal d'un timbre à l'unité ne devrait de ce point de vue pas descendre en dessous de 0,10 euros chez un professionnel. Si vous achetez un timbre par correspondance, il faudra ajouter les éventuel frais de paiement (envoi d'un chèque par la poste, voire frais au prorata de la cotisation carte bancaire, ...) et les frais d'envoi (affranchissement et emballage).
La septième valeur est la valeur catalogue ou cote. C'est un indicateur mais il ne correspond pas à grand chose en terme de valeur de vente ou d'achat.
La huitième valeur est une valeur d'échange. La manière la plus simple de procéder est d'échanger timbre contre timbre, sans tenir compte de la cote. Plus utile est d'échanger 100 timbres différents contre 100 timbres différents, en mettant un restriction (cote minimum ou absence de timbres d'usage courant) pour éviter que les mêmes timbres composent toujours ces lots.
Mais quelle est la valeur d'un timbre ?
Difficile à dire !
Au minimum c'est la valeur de service, pour les neufs la valeur d'affranchissement (et encore, il faut que le timbre puisse raisonnablement servir à affranchir, donc d'une certaine valeur faciale). La valeur la plus courante est de la moitié de la cote pour les neufs et du tiers pour les oblitérés (mais de meilleurs prix ne sont pas inhabituels).
Mais il s'agit la d'une valeur pour un timbre, les collections s'évaluent différemment (en particulier la valeur de service est à la charge de l'acheteur et pas du vendeur dans ce cas).
(Ce texte que je pensais original a en fait été fortement inspiré - pour ne pas dire plagié - d'un message posté sur le forum fr.rec.philatelie : http://groups.google.com/group/fr.rec.philatelie/msg/8184004d94ebed15)
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