Jetons touristiques Semeuse

Médaille commémorative de l'Euro,
avec les trois faces françaises :
Marianne, Semeuse et Arbre.

Revers : signature Monnaie de Paris,
modèle 1996/1998.

Détail : face Semeuse
modernisée par Laurent Jorio.

Une rareté de cette collection :
la Semeuse sur la première médaille de
l'Hôtel de la Monnaie à Paris.
Image Médailles Passion.

La collection des jetons touristiques de la Monnaie de Paris semble connaître un certain succès, si j'en juge par les sites traitant du sujet et les prix atteints sur eBay. Il existe même au moins 2 catalogues.

J'ai repéré deux jetons montrant une Semeuse
1) la première médaille de l'Hôtel de la Monnaie à Paris, qui semble manquer à de nombreux collectionneurs ;
2) la médaille dédiée à l'Euro qui, si elle n'est pas la première émise, est la première de la collection car elle n'appartient pas à un lieu précis (les classements se font par département).

Un site donne des cotes : 400 euros (!) pour la Semeuse de l'Hôtel de la Monnaie (je me contenterai donc d'une photo, d'autant plus que la gravure de la Semeuse ne me séduit pas particulièrement), 170 euros pour le jeton euro (je l'ai payé bien moins cher, même si c'était déjà un peu cher à mon goût).

Ces médailles sont distribuées par la société EVM (Euro Vending Medals) principalement dans des distributeurs automatiques installés dans plus de 350 lieux touristiques en France, le développement à l'étranger commence.

Le fabriquant est la Monnaie de Paris : l'organisme officiel chargé de la fabrication des monnaies françaises depuis l'an 864. Les jetons sont frappés par les mêmes techniques utilisées dans la fabrication des pièces des monnaies, dans un alliage de cuivre, d'aluminium et de nickel (CAN : cupro-alu-nickel). Le prix initial de vente est de 2 euros (10 francs à l'origine), les médailles ne peuvent s'obtenir que sur place (souvent l'accès au distributeur est conditionné par la visite - payante - du lieu touristique).

Plus de 3 millions de jetons touristiques auraient été vendu en 10 ans, sur certains sites le chiffre d'affaire dépasse celui de l'inévitable carte postale.

Un des succès de cette collection repose, tout comme les timbres-poste, sur leur caractère officiel : elle est présentée comme la "Collection Nationale, Monnaie de Paris, Médaille Officielle" et la confusion entre les missions régaliennes de la Monnaie de Paris et cette activité commerciale est volontairement entretenue.

La Monnaie de Paris a d'ailleurs été condamnée à 100 000 euros pour entrave à la concurrence : parmi les attendus du jugement (pdf) :

89. La pratique qui consiste, pour une entreprise détenant un monopole légal, à s’appuyer sur la renommée et le savoir-faire qu’elle détient du fait de ce monopole pour faire obstacle à l’entrée d’entreprises sur un marché connexe revêt un caractère de gravité certain.

On lira avec intérêt ces 2 articles sur le sujet : Le Point et Ifrap.

Pour revenir sur le sujet de la philatélie, on constate que La Poste entre de plus en plus en en concurrence avec les fabricants de matériel philatélique : les abonnements aux gravures et aux documents philatéliques officiels s'accompagnent des classeurs de rangement, de même les timbres sont fournis aux abonnés déjà rangés. Il existe également des livres "les timbres de l'année" où les timbres sont fournis : on se rend compte que le prix du livre est faible (moins de 5 euros), la faciale incluse représentant l'essentiel du prix total : à comparer avec les feuilles pré-imprimées complémentaires 2005 avec pochettes (LINDNER) à 35 euros... La Poste, qui compte bien sur le fait que les timbres ne soient pas utilisés, peut proposer un tarif très compétitif !

De même, il existe de nombreux spécialistes du "timbre" personnalisé sur internet. Ils proposent en fait d'imprimer des vignettes avec vos photos. C'est ce que fait La Poste, mais la photo est attenante à un timbre, et cela fait toute la différence...

Il serait logique dans un système de concurrence saint que La Poste vende ses feuillets personnalisés avec personnalisation vierge (au prix des timbres), à charge pour le prestataire de proposer des personnalisations qui pourraient se différencier (prix, qualité, originalité : pourquoi pas du relief, des impressions dorées, ou l'impression d'une image différente par vignette). C'est du reste ce qui semble se passer aux USA, où plusieurs sites internet proposent des timbres personnalisés, à des prix parfois fort différents.