La poste de Nouvelle-Zélande a annoncé qu'elle arrêtait d'oblitérer les timbres, dans un but d'économie (peut-être simplement d'encre !), dans le cadre d'un essai grandeur nature.
Une nouvelle qui ne plait pas aux collectionneurs de timbres oblitérés, mais surtout qui pose la question de la réutilisation des timbres.
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Penny Black oblitéré en rouge avec le tampon croix de Malte dédié en rouge |
On se souvient que l'oblitération a été mise en place dès le premier timbre et est resté peu ou prou le seul moyen d'empêcher la réutilisation des timbres.
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Timbre pré-perforé sur bulletin de colis postal |
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Des moyens plus rares comme le fait de déchirer les timbres ont également été utilisés, mais cela reste marginal. En France par exemple les grosses valeurs faciales utilisées sur des bulletins d'expédition de colis postal ont été emporte-piècées pour rendre encore plus compliqué le réemploi de ces timbres.
Un autre cas en France est les timbres pré-oblitérés. Mais là le réemploi est contrôlé par 2 mesures :
- Le fait que l'expéditeur doit envoyer en nombre, permettant de faire une comparaison entre les nombres de timbres achetés et le nombre de plis affranchis.
- Les timbres retournés à l'envoyeur sont oblitérés, comme l'expéditeur pouvait récupérer ainsi un grand nombre de préo.
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Les USA avaient testé en 1974 un timbre autocollant, prédécoupé en croix au niveau de l'oiseau, il devait être impossible de le détacher sans le déchirer ! La poste UK a ajouté également des pré-découpes à l’intérieur de ses timbres |
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La poste de Nouvelle-Zélande affirme qu'elle n'a pas besoin d'oblitérer les timbres pour en empêcher la réutilisation, mais se refuse à donner le moyen qu'elle a de contrôler.
La phrase exacte : "we do have processes in place to detect the reuse of stamps and postage included envelopes ", soit "nous avons des processus pour détecter la réutilisation des timbres et des enveloppes pré-affranchies".
Des
essais réalisés par un Néo-Zélandais laissent à penser que le contrôle n'est guère effectif.
Il est possible que cette tentative d'arrêt des oblitération soit basée sur un pari : le fait que vu la baisse du courrier, la plupart des particuliers ne vont pas faire la démarche de récupérer les timbres pour les réutiliser plus tard. Les entreprises utilisant des timbres réutilisés pourrait aussi se distinguer par la baisse de leurs achats de timbres.
Tout cela serait sans compter sur des philatélistes qui récupèrent du courrier et donc peuvent récupérer des gros montants en valeur faciale (ce qui peut faire déjà un beau montant avec les timbres ayant échappés à l'oblitération), ou les réseaux sociaux prompts à faire connaitre ce type d'astuce.
À moins qu'il y ait réellement un moyen technique d'identifier les timbres déjà utilisés (comme un verni incolore qui disparaîtrait au lavage des timbres), mais je serait étonné qu'il n'ait pas été repéré par les philatélistes ! À noter que les
derniers billets de banque en euros réagissent aux UV standard, UV-C, et sous infra-rouge. Quelqu'un d'équipé pour voir les timbres de NZ sous différents éclairages ?