Le terme GAO est utilisé par l'ITVF (la nouvelle dénomination est Phil@poste Boulazac) pour désigner la création d'un "poinçon virtuel" à partir d'un document par opposition à la création de ce poinçon virtuel par simple nettoyage de la numérisation d'un poinçon encré (ou d'une épreuve de ce poinçon). Le terme "poinçon virtuel" désigne pour les philatélistes le fichier informatique de l'image du timbre, il sert de base à la confection numérique des cylindres d'impression.
Le choix de la GAO est un choix économique. Il faut un ou deux jours pour réaliser l'adaptation d'un dessin à la taille-douce par informatique alors qu'il faut une quinzaine de jours à un graveur pour faire un poinçon au burin sur acier. La gravure numérique d'un cylindre prend une journée, alors que la confection traditionnelle par molette prend deux semaines nécessite des acides ammoniaqués (dangereux et bientôt interdits).
C'est ainsi que le sigle GAO remplace le nom du graveur (l'infographiste qui créé ce poinçon virtuel demeurera inconnu, du moins sur le timbre) sur une quasi-totalité des Documents Philatéliques Officiels actuellement, à l'exception des DPO des timbres émis en taille-douce. Les timbres émis en taille-douce sont encore réalisés par la méthode traditionnelle de confection des cylindres, par moletage. Seuls les timbres d'usage courant sont généralement réalisés avec des cylindres confectionnés numériquement).
Bc92 me signale un document qui comporte une double signature graveur-GAO :
- le graveur est en l'occurrence Larrivière ;
- le document est un pseudo-entier distribué aux réservataires (curieux, il fait double-emploi avec le bloc Timbres Plus) ;
- le "timbre" de ce pseudo-entier est une combinaison des 2 timbres du bloc Raphaël, émission conjointe avec le Vatican.
Le bloc Raphaël Vatican est un magnifique exemple du savoir-faire de l'imprimerie des timbres-poste et de ses graveurs. Il combine l'offset pour les reproductions des peintures du Vatican et la taille-douce traditionnelle pour les dessins du Musée du Louvre.
La carte postale reprend un dessin de Raphaël (en l'absence de signature d'un graveur et au vu de la technique de gravure, il s'agit de GAO), un "timbre" inédit et un cachet apposé par une machine à la date du 1/1/2006. A priori, cette carte est en gravure électromécanique et imprimée sur une TD6.
La vignette montre à droite une signature LARRIVIERE-GAO.
Ce montage est une combinaison des 2 timbres du bloc. L'infographiste est lui parti plus directement du travail du graveur (pas de fond coloré par exemple), il a ensuite combiné les 2 images comme ici et a supprimé les informations redondantes (faciale, mentions "FRANCE" et "LA POSTE 2005" à droite), a corrigé le texte en bas à droite et a redessiné les parties autrefois couvertes par les inscriptions. Il a aussi ajouté des traits pour tenir compte de l'absence de l'impression offset en fond, en particulier pour éviter les larges zones blanches.
Le poinçon virtuel de la vignette de cette carte est donc à la fois le résultat du travail du graveur et de celui de l'infographiste : d'où une double mention graveur-GAO qui a des chances de rester unique !
WNS - les timbres du Bloc Raphaël Musée du Louvre-VaticanArt on Stamps - Emission commune France-VaticanLe burin et/ou la souris, la révolution des procédés d'impression (Marianne de Briat)Phil@Mayotte - Taille-douce (avec les informations sur les durées des opérations)L'Art du Timbre Gravé (le site ouvre prochainement)