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A l'occasion du Salon Paris-Philex 2018 une interview de Gilles Livchitz, président de Phil@poste, parle de l'avenir de l'imprimerie de Boulazac.
Extraits.
La vente de timbres représente plus d’1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires, essentiellement de la Marianne vendue en bureaux de poste, mais les timbres vendus aux philatélistes, 70 M€ de CA tous canaux de commercialisation confondus, sont conservés dans des albums [donc ce CA équivaut presque à de la marge nette, NDLR].
C'est une information importante à rappeler, même si la philatélie ne représente qu'une goutte d'eau dans la production de Phil@poste, elle est très importante en terme de marge. Un timbre qui va servir coûte un peu d'argent à La Poste, un timbre qui ne sert pas en rapporte beaucoup ! Le nom de cette branche de La Poste le montre d'ailleurs.
Monnaie de 5000 euros en or
échangeable à la Banque de France à la faciale,
À noter que la problématique est identique à la Monnaie de Paris, où la production à destination des collectionneurs représente l'essentiel de la marge.
Or le succès de vente des monnaies à la faciale s'est malheureusement aussi accompagné d'un marché réduit à la revente. Les comptes - dans le rouge - de la Monnaie de Paris prennent maintenant en compte ce phénomène : les monnaies vendues aux collectionneurs finissent souvent par servir.
Or la Monnaie de Paris est semble-t-il vu comme un exemple par Phil@poste, en témoigne leur présence à Paris Philex.
Un phénomène qui est visible
par mon supermarché de proximité.
Il y a deux ans, elle [la biennale Philex] durait onze jours, se tenait au parc floral et coûtait 4 millions d’euros au Groupe. Aujourd’hui, elle dure quatre jours, porte de Versailles, et coûte dix fois moins.
Bloc Orphelin : reprise des visuels de cette série.
Bloc doré de Paris Philex 2018, reprise de visuels sur Paris :
économies de dessinateurs et de graveurs !
Les visiteurs à Paris Philex 2018 ont tous notés la faible présence de La Poste : taille du stand en baisse, pas de présence du Carré d'Encre, présence de l'imprimerie réduite (seulement une démonstration de gravure, pas de presse en route), produits philatéliques exclusifs au rabais (surcharger des feuilles ne coûte pas cher et rapporte gros : la moitié - 220 000 euros - du budget).
Nous maintenons la production – environ 2 milliards de timbres par an – grâce à nos innovations mais aussi à notre conquête à l’international depuis cinq ans : aujourd’hui 15 % des timbres fabriqués à l’imprimerie de Boulazac, près de Périgueux (Dordogne), sont destinés à des postes étrangères, Taïwan, Japon, Qatar, Maroc, Afrique du Sud, Portugal, Luxembourg…
Le savoir faire de l'imprimerie est un atout, avec en particulier la maitrise des impressions mixtes taille-douce et offset ou héliogravure. A noter que ce n'est pas cité, mais Monaco doit représenter une grosse partie de ces 15%.
L’avenir de Philaposte n’est pas le timbre, c’est la diversification. Nous visons des marchés autour de la traçabilité, avec impression d’étiquettes pour des bouteilles de parfum, d’alcool, des paquets de tabac… D’ici cinq ans, il faut que ces activités couvrent au moins 50 % de l’activité de l’imprimerie. Dans 20 ou 30 ans, il n’y aura peut-être plus de timbre mais Philaposte existera encore.
Clairement ce n'est pas une communication à destination des philatélistes !
Je vois ça comme une bonne chose de diversifier les produits.
Il est vrai qu'envoyer des lettres est de moins en moins une nécessité, alors qu'envoyer des objets se développe depuis l'essor du commerce sur internet. Et que même envoyer une lettre par un particulier sort souvent des attributions de Phil@poste : MonTimbrenligne, envoi de cartes postales par internet, etc.
Le timbre est-il condamné ?