06 janvier 2006

Carnets autocollants : ordre des nappes

J'ai longtemps cru que les nappes des carnets autocollants étaient numérotés de 1 à 4 de gauche à droite (dans le sens des timbres) alors que c'était l'inverse !
Ce carnet présente un numéro à gauche 82346-2 (le dernier 2 donnant la nappe) et un repère électronique ou RE (le trait rouge à gauche). Le numéro à droite correspond à l'ordre du carnet dans la liasse de 100 : les numéros vont de 100 - premier carnet - à 001 - dernier carnet de la liasse. Pour les carnets autocollants, il y a 4 nappes qui correspondent à quatre colonnes dans la feuille d'impression.

Comment connaissait-on l'ordre des nappes ? Des philatélistes ont noté cette information à l'occasion d'une visite à Périgueux ou sur une feuille-mère au Musée de La Poste...

Mais comment le montrer ?

On peut le montrer à l'aide de carnets qui ont un RE coupé en 2, et en reconstituant la paire de carnet numéroté avec RE. Mieux, on peut reconstituer ainsi un ensemble de 4 carnets (mêmes numéros de feuille et dans la liasse, nappes différentes) le RE permettant de faire la jointure entre la nappe 2 (où se trouve le RE) et la nappe 3 (quand elle comporte un bout du RE), les nappes 1 et 4 se retrouvant naturellement à côté des nappes 2 et 3. Je ne sais pas si quelqu'un a réussi à la faire, ce n'est pas évident car ces 4 carnets se retrouvent dans 4 liasses différentes, et la fréquence du carnet RE+numéro est d'un carnet tous les 440. C'est loin d'être impossible, mais qui a essayé ?
Mais il existe un moyen bien plus facile, une variété de découpe trop large de carnet où l'on s'aperçoit immédiatement que la nappe 4 et à gauche de la nappe 3 !
A noter qu'il existe des carnets Marianne de Lamouche où l'ordre des nappes va de 1 à 4 de gauche à droite (c'est peut-être le cas en permanence, je n'ai pas étudié la question). Ce carnet a un repère électronique sur la nappe 3 là où précédemment on avait une nappe 2.

05 janvier 2006

Semeuse de Roty-Jumelet non-emise ?


Vous connaissez la Semeuse de Roty-Jumelet émise en 2003 à l'occasion du centenaire des timbres Semeuse sous forme de carnet autocollant mixte avec la Marianne de Luquet.

Voici la version dentelée !

Bon, il ne s'agit pas d'un timbre mais de l'illustration de la notice philatélique de cette émission. Il est amusant de voir que le maquettiste a utilisé une pseudo-dentelure de timbre de feuille au lieu de l'ondulation des timbres de carnet autocollant.

Ce type de document est distribué - gratuitement - pendant les ventes anticipées. La notice a évolué vers ce format plus pratique (c'est toujours du A4 en fait, mais plié en 4) qui comporte le texte explicatif en 4 langues.

En dehors de l'amusante dentelure, le timbre n'est pas celui émis en carnet ! Il s'agit du même dessin - les 2 figurines sont donc issues du même fichier image informatique - que celui utilisé sur la gravure et le document philatélique officiel.

Un billet précédent de ce blog montre les différences entre la Semeuse du carnet et la Semeuse de la gravure.

Ce qui est intéressant ici, c'est qu'un des critères (le fait que dans la gravure les lignes horizontales au dessus de la ligne d'horizon et en dessous ont une épaisseur assez semblable) n'existe pas ici ! Ce qui montre que ce problème ne vient pas de l'image informatique, mais d'une limitation de la gravure électromécanique (et explique pourquoi la gravure mécanique a été choisie pour cette Semeuse !).

La "morale" de cet article est de montrer que l'étude d'un timbre ne doit pas se limiter aux timbres, mais que les diverses productions accessoires de La Poste donnent aussi des informations intéressantes du point de vue de la fabrication . Ces documents - notice et document philatélique officiel - dont le texte justifie l'émission du timbre sont de toute façon intéressant d'un point de vue documentaire !

04 janvier 2006

Delcampe - site du mois de janvier 2006

Merci à Delcampe

Marianne de Briat

La Marianne de Briat - officiellement Marianne du Bicentenaire - est la gagnante d'un concours en 3 étapes :

  1. Sélection de 7 projets parmi les 700 reçus dans le cadre d'un concours national. Les participants étaient des professionnels de la conception de timbre, des artistes, mais aussi pas mal d'amateurs - en particulier philatélistes - ayant tenté leur chance.
  2. Les 7 projets ont été montrés au public à Philexfrance 1989, les philatélistes ont élus assez largement le projet de Claude Jumelet, graveur à l'imprimerie des timbres-poste.
  3. Le président de la République François Mitterrand choisi parmi les 7 projets celui de Louis Briat. Le timbre sera émis en vente anticipée le 31/12/1989 dans chaque chef-lieu de département.
Le document présenté est une photographie du projet de Louis Briat. Il est chiffré à 2,20 ce qui correspond au tarif de la lettre simple en 1989. Il porte une signature fictive "G. MARIAN FRANCE" à l'endroit où seront situés les signatures du dessinateur et du graveur. En effet, les projets étaient anonymes.

D'où vient cette photo ? A mon avis elle provient du dossier de presse consacré à ce concours. Elle fait partie d'une série de 7 photos des projets présentés à Philexfrance. Il est même possible que ce soit la photographie présentée au public à Philexfrance, mais cette hyptohèse est trop belle (et d'ailleurs j'ai vu la même photographie présentée comme "maquette" dans une exposition philatélique, donc il en existe plusieurs). En tout cas les 7 projets étaient présentés dans la presse philatélique avant l'exposition.

L'effigie n'est pas tout à fait celle émise, le traitement en lignes verticales ne passait pas en taille-douce : le timbre finalement émis se compose de diagonales simples ou croisées. Les prêt-à-poster par contre, imprimés en offset, reprendront le projet original (à part les PAP cartonnés).

Je trouve ce document fort intéressant.

D'abord parce que c'est par chance que je l'ai trouvé chez un marchand spécialisé dans les variétés. C'est en partant du magasin où j'avais fait quelques achats que je jette un coup d'oeil à la vitrine et que j'aperçois un paquet de photos et que je reconnais en haut un projet du concours de 1989. Ces photos trainaient là depuis longtemps, comme en témoigne la poussière qui recouvrait le paquet, ce qui signifie que de nombreux spécialistes des Marianne sont passés sans voir ces documents. Je les ai eu pour pas cher, sans doute aussi en raison du chèque que j'avais déjà déposés !

La Marianne de Briat est réalisé entièrement sur informatique, c'est banal maintenant mais c'était une première en 1989 ! La maquette n'existe donc pas physiquement, mais uniquement sous forme informatique et sous forme de tirage papier. Cette photographie issue de La Poste est donc un témoignage "officiel" de la maquette.

Cette photo est rare (on n'en connait que 2 exemplaires), il est possible que le tirage soit limité de toute façon à quelques exemplaires : pour Philexfrance, la presse philatélique, le Musée de La Poste, ?.

03 janvier 2006

Exercice d'école

Je profite d'une discussion sur le newsgroup fr.rec.philatelie suscitée par ce billet sur les timbres fictifs pour la résumer et la compléter ici.

Cette lettre est un exercice de postier, a-t-il réussi ?

Son problème : affranchir une lettre, en valeur déclarée de 1000 francs et en contre-remboursement de 140 francs (mentions en haut à gauche), à destination de la France.

Il s'agissait sans doute d'un exercice en situation : le postier a "vérifié" (en fait, c'est un simple carton) le poids et demandé l'adresse (obligatoire) à l'autre postier qui jouait le client.

Le formateur est aussi sans doute l'auteur des traits au stylo rouge lorsqu'il a corrigé l'exercice, il a noté la mention du poids, l'adresse de l'expéditeur (obligatoire), l'étiquette de contre-remboursement, et du montant de l'affranchissement. On ne connait pas la note...


Le montant total de l'affranchissement se monte à 72,10. L'élève a aussi utilisé des timbres-taxe fictifs, sans doute par manque de timbre-poste fictifs (à noter que les timbres-taxe ont été retirés le 18/11/1988). Ces timbres-taxe sont oblitérés au départ, ce qui conforte l'utilisation comme timbre-poste. Le postier n'a pas utilisé de bandes ou de blocs de timbres, c'est interdit sur les lettres chargées.

Il se décompose :
- lettre de moins de 1000g : 20,00
- valeur déclarée, minimum de perception : 9,00
- taux de recommandation R2 : 15,50
- règlement par mandat-carte : 27,60

Soit un total de 72,10 qui correspond bien à l'affranchissement.

On notera les oblitérations tout aussi fictives de 92-VILLECOURS (nom monté de toute pièce), je ne connais pas la signification des sigles CRF et DPIE, une recherche sur google me donne Centre Régional de Formation et peut-être Département Professionnel International de l'Enseignement. Ce document n'a bien sûr jamais voyagé en dehors de sa salle de classe.

Merci à bc92 à l'origine de cette discussion et Pierre Courtiade, Jean-Luc Raffel, Christian Barret, Vervelle, Marcophilaisne, Henri et Didier Cuidet pour leurs contributions.

Cette lettre est en vente sur Delcampe

Complément : DPIE signigie Direction de la Poste Ile de France Est

02 janvier 2006

Recto-verso 6F Muller

Dans un précédent billet sur le 6F Marianne de Muller, j'évoquais un jeu : trouver la variété recto-verso centrée ! Jean-Luc m'envoie une belle bande justement centrée (au moins pour certains exemplaires), cliquez sur la bande à droite pour voir cette bande dans un format plus lisible.

Pourquoi une difficulté ? Je ne vois pas de meilleure exemple que le... papier toilette ! Il est "dentelé", et on se rend bien compte que cette séparation ne tombe pas juste par rapport aux feuilles en dessous.

Cela s'explique par l'épaisseur du papier, qui fait qu'au centre un tour de cylindre a une circonférence bien inférieure à celle de la périphérie.

Mais régulièrement (ça doit pouvoir se calculer), ça tombe juste !

Dans cette bande, le premier recto-verso est au niveau de l'impression du timbre (ou au moins une bonne approximation), alors que le 10è mord déjà sur la dentelure. Il faudra donc attendre que le recto-verso se décale complètement pour retrouver le recto-verso centré suivant.

Bien joué Jean-Luc !
Et n'oubliez pas de visiter son blog sur les roulettes.

01 janvier 2006

Obliteration jour de l'an

On désigne par oblitération "jour de l'an" une série d'oblitérations ayant en commun l'absence de date. A la fin du XIXè siècle et au début du XXè, la tradition d'envoi de cartes de voeux pour le nouvel an était à son sommet, ce qui posait des problèmes aux postes qui devaient gérer ce surplus temporaire de courrier. L'administration engageait du personnel à cette période de l'année, chargé en particulier de l'oblitération des correspondances : tout d'abord étaient utilisés les cachets à date normaux, mais sans date (pour éviter de montrer le retard pris !) mais aussi les cachets de facteur (nombre dans un cercle). Ensuite, les fonds de tiroir étaient raclés et des cachets anachroniques pouvaient être utilisés bien après leur retrait et en dehors de leur usage d'origine.

Le développement des machines à oblitérer et une certaine désaffection des cartes de voeux va rendre inutile le recours à la main d'oeuvre supplémentaire et l'utilisation de ces tampons "jour de l'an".

5c au type Blanc oblitéré losange "ancre"
Ce cachet maritime a été utilisé de 1857 à 1876,
ce timbre-poste a été en service de 1900 à 1907.