16 septembre 2006

Piquage à cheval sur 0,80 Bequet

Piquage à cheval sur
0,80 rouge Marianne de Bequet

Cet exemplaire du piquage à cheval de feuille TD6 (tirage du 20/5/75) est particulièrement intéressant dans cette configuration en coin de feuille inférieur gauche.

Tout d'abord avec ce bord de feuille on a la figurine au complet, c'est une préoccupation des amateurs de piquage à cheval qui les conduit par exemple à préférer les paires (voire les blocs pour un piquage en croix).

On distingue les barres phosphorescentes, elles sont réglées par rapport à la dentelure et non pas par rapport à l'impression (c'est un critère qui permet de valider qu'on n'a pas affaire à un faux piquage à cheval réalisé à partir du non-dentelé officiel qui lui a les barres phosphorescentes par rapport à l'impression).

On remarque aussi que la coupe des feuilles en sortie de presse se règle également sur la dentelure.

Mais l'intérêt de cette pièce apparaît surtout à la lecture du livre "La Marianne de Bequet, témoin de son temps" par Jean Renard. Page 38 sont présentés des blocs issus du début du tirage du 20/5/75 sur TD6-1, avec (les numéros de feuilles vont en décroissant sur TD6) :
  1. Bas de feuille numéroté 48590, dentelée, sans impression ni barres phosphorescentes.
  2. Bas de feuille numéroté 48667, impression à sec avec barres phosphorescentes.
  3. Bande verticale de 10 numérotée 48666, avec le début de l'encrage en haut de feuille, piquage à cheval sur le dernier A de Française.
  4. Bas de feuille encré numéroté 48662, piquage à cheval sur le i de Française.
  5. Bas de feuille encré numéroté 48634, piquage à cheval sur le e de Française, le normal est proche.
Ce coin de feuille numéroté 48665 s'intercale donc entre les pièces 3 et 4, il se situait dans la première feuille encrée totalement. Ce qui est curieux, c'est la position du piquage qui est un peu meilleure - du point de vue philatélique - que sur les blocs présentés (entre le ç et le a de Française), y compris la pièce 3, alors que la tendance était clairement à l'amélioration du centrage.

Il est parfaitement expliqué (et illustré !) la phase de mise en route d'une presse, à vitesse réduite. Les éléments sont mise en place dans l'ordre inverse de leur utilisation :
  1. Le piquage, dernière étape de la fabrication ;
  2. Impression des barres phosphorescentes et mise en pression du cylindre de contrepartie ;
  3. Ajout de l'encrage ;
  4. Réglages ;
  5. Augmentation de la vitesse d'impression.
C'est donc au moment de l'encrage que le conducteur de presse peut se rendre compte du décalage de la dentelure et règle ce paramètre vers la normale. Il semblerait donc que le premier réflexe du conducteur de presse ait été de régler la perforation dans le mauvais sens, réflexe rapidement corrigé, ce qui expliquerait ce piquage à cheval sans doute proche de l'état maximal de cette variété (si ce n'est l'état maximal). Bon, il faut relativiser, ce décalage représente moins d'une demi-dent par rapport aux exemples de l'excellent livre cité.

Illustration d'un incident similaire sur le 4,40 Marianne de Luquet

Mise à jour 18 septembre :
Quelques confusions dans le texte original, les BP sont repérés par rapport à la dentelure et non par rapport à l'impression. Il y avait également un problème de numérotation. Je relis ça plus tard pour voir si c'est bon maintenant !

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