15 janvier 2011

Blason Saint Lo : ordre d'impression des encres



Le billet d'Olivier posté hier m'a interpellé, sans que je mette immédiatement le doigt sur ce qui n'allait pas. L'article en question "Saint-Lô - Impression et barres phosphorescentes" dit que le timbre est en 4 couleurs avec comme ordre d'impression : rouge, doré et argenté (ordre inconnu), et bleu. A mon sens, l'ordre de passage est rouge, bleu, doré ou argenté.

En fait, j'étais resté sur l'idée qu'il y avait du noir, il apparait sur les timbres normaux pour souligner les lys et la licorne.

Sur ces illustrations trouvées sur le net, il manque une des encres.

La première variété est celle des "lys noirs", où les lys sont effectivement noirs par manque de la couleur dorée.

Sur la deuxième il manque le bleu : les lys sont soulignés de rouge.

Et enfin sur la dernière il manque le rouge, la licorne est soulignée de bleu et les lys perdent leur aspect de relief.
3 cercles avec les couleurs primaires, la combinaison cyan (bleu ciel) et magenta (fuchsia ) donne un bleu similaire à celui du timbre, tandis que la combinaison jaune et magenta donne un rouge similaire à celui du timbre.C'est la combinaison du bleu et de rouge qui donne la couleur noire en synthèse soustractive.

En héliogravure, on utilise normalement la quadrichromie : cyan, jaune, magenta et noir. Avec ces trois premières encres ont peut faire toutes les couleurs, le noir étant utilisé pour avoir des textes plus nets.

Mais pour l'impression des timbres, les machines ont à l'heure actuelle plus d'encres possibles, ce qui fait que les couleurs sont choisies en fonction du sujet. S'il y a un reproduction photographique, une couleur en texte et un aplat, on utilisera ainsi les 3 encres des couleurs primaires, une pour le texte et une pur l'aplat.

Le blason de Saint Lô est décrit ainsi :
De gueules à la licorne saillante d'argent, au chef d'azur chargé de trois fleurs de lys d'or.
Pour le premier timbre en héliogravure imprimé à l'atelier du timbre, le choix des encres dorées et argentées permettaient de monter les possibilités de la technique, c'était aussi sans doute pour ce timbre d'usage courant un moyen de lutter contre la fraude.

Les deux encres "spéciales", le doré et l'argenté, avaient forcément un encrier dédié chacune.

Je suppose qu'il ne restait que 2 encriers disponibles pour 3 couleurs.

Décomposition en rouge et bleu.
La licorne, les lys et le cadre sont communs.

En effet le timbre a un bleu et un rouge purs, nécessaires pour avoir un noir pur par combinaison de ces deux couleurs. Le noir est très important dans le timbre, non seulement il souligne les encres spéciales mais il apporte des détails nécessaires à la licorne (l'œil ou la crinière par exemple apparaissent en noir car il n'y a un "trou" dans le dessin de la licorne).
Carte maximum montrant la différence de couleur
sur le haut du blason.

Avec 3 encriers restants, il aurait été possible d'avoir un véritable azur, en combinant le cyan et 50% de magenta, du rouge en combinant magenta et jaune, et du noir en combinant les 3 couleurs cyan, magenta et jaune.

Enfin, les 2 encres doré et argenté ont forcément été imprimées en dernier, au dessus des autres couleurs.

"La couleur la plus sombre est toujours imprimée en dernier, dans le cas présent le bleu", rapporte Olivier. L'ordre est donc rouge, bleu, puis dans un ordre inconnu les encres spéciales.

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