Elle est - enfin ! - publiée sur le site de la FFAP.

Bla-bla...
Et reprise obligatoire de la "
confiance".

La philatélie ne se limite pas aux timbres
(mais tous les documents postaux
ne relèvent pas de la philatélie...), c'est bien
de l'avoir rappelé, à travers la définition
du dictionnaire philatélique et postal.

"Le timbre-poste est un attribut de souveraineté" : il est vrai que Marianne, par exemple, représente la France et que les timbres d'usage courant représentent souvent le souverain quand on est dans une monarchie. Mais l'idée derrière cette citation, c'est que le timbre-poste, le vrai, est émis uniquement par l'opérateur historique, en l'occurrence La Poste et elle seule. Les opérateurs privés, qui n'ont pas émis jusqu'à présent de timbre, vont certainement le faire, La Poste est peu encline à partager le marché philatélique et à ce que la concurrence sur le courrier s'exerce aussi sur les nouveautés philatélique.
"Le timbre-poste (...) constitue une preuve du paiement de l'affranchissement correspondant à sa valeur intrinsèque". La charte de la philatélie se fend d'une
définition de timbre-poste. Elle échappe à l'écueil de définir par rapport à l'apparence d'un timbre, c'est bien. Cependant,
les timbres-poste n'ont pas de valeur intrinsèque, dont la
définition est : Valeur qu’ont les objets indépendamment de toute convention, valeur de quelqu’un ou de quelque chose en soi et pour soi, indépendamment de son utilité. La valeur intrinsèque s'oppose à la valeur fiduciaire, basée sur la confiance. Or, le timbre-poste n'est qu'un bout de papier (le plus souvent) qui n'a pas de valeur en soi, mais celle que La Poste est prête à lui accorder (comme affranchissement, tant que les timbres ne sont pas
démonétisés...), ou celle que les philatélistes sont prêts à lui accorder en fonction de l'offre, la demande et ses modes (mais sans les philatélistes,
les timbres-poste n'ont plus de valeur).
"Il est d'abord un objet utile", je ne peux qu'être d'accord, à mon sens son utilité (et son usage), est une caractéristique essentielle du timbre.

Cette énumération n'offre pas grand intérêt. J'aurais retenu ses auteurs (à rapprocher du thème et du visuel) et son usage.

Quatre familles de timbres dans l'offre actuelle de La Poste, il faut les rapprocher des 3
grandes catégories définies par un document distribué au Salon d'Automne 2008.

Grand oublié du premier document, le timbre d'usage courant "est un timbre très apprécié des collectionneurs" et "sa sortie est toujours un grand événement".

"Le timbre commémoratif constitue le coeur, l'essence même de la philatélie". C'est amusant, parce que dans cette phrase on revient à la définition de "philatéliste" pour La Poste (c'est à dire les abonnés aux nouveautés), on oublie les "objets postaux" et même les Marianne qui constituent à mon avis la base de la philatélie (historiquement, sans les timbres d'usage courant du XIXè siècle, il n'y aurait pas de philatélie, et sans collection de timbres il n'y aurait peut-être pas de marcophilie non plus).
"C'est le timbre d'État", "les timbres officiels". J'aurais cru que le timbre d'État était plutôt la Marianne ;-) Il s'agit de la catégorie "timbres inscrits au programme philatélique de l'année" du précédent document, ceux pour lesquels La Poste ne peut pas faire tout à fait ce qu'elle veut. En
pratique depuis longtemps, ce sont les timbres où l'année est inscrite, elle va être complétée par le
signe φ. On promet de la taille-douce (mais pas seulement), des timbres gommés/dentelés (mais pas seulement), et la valeur faciale sera toujours numérique (et non d'usage).

Les "timbres d'écriture", par opposition aux timbres "pour les collectionneurs", ce sont les timbres "pour le grand public". De "véritables laboratoires technologiques" ? Ce sont les carnet Sourire, Coeur, Art, ... Dans le
programme philatélique, ils sont rassemblés sous le terme "renouvèlement des émissions semi-permanentes".

"La Poste peut elle aussi créer ses propres timbres personnalisés". On le sait maintenant, et les émissions de "timbres collector" semblent vouloir prendre de l'ampleur, et pourtant ce ne sont pas les "timbres commémoratifs" destinés aux... collectionneurs.

La Poste s'engage à être... La Poste.
Elle va vendre "les timbres personnalisés initiés par elle".
Ce n'est pas le cas jusqu'à présent, je doute que cela le devienne, à l'exception des timbres "collector". Une des demandes les plus cruciales à mon avis sur la vente des produits, c'était que l'on puisse
tout trouver dans l'un des canaux de vente (pour moi, la boutique du timbre, pour d'autre le catalogue Phil@poste). Telle que rédigée, je ne suis pas sûr que cette demande soit satisfaite : sera-t-on encore obligé de commander sur plusieurs canaux, comme la boutique pro pour les timbres autocollants, le catalogue papier pour les timbres des TAAF, la mise en vente premier jour pour les gravures à l'unité, ...
Il y a peu d'engagements vérifiables, ou nouveaux.
On note le "concevoir et financer des campagnes de communication en faveur du timbre". Ca peut aller de l'affichage d'affiches dans les bureaux de poste ou le métro, la
publicité dans la presse papier, jusqu'à des
messages à la télévision. Plutôt le premier ?

La FFAP s'engage... à être la FFAP !
À noter la mention de la "Compagnie des Guides de la Philatélie", excellente initiative de la FFAP.

La CNEP s'engage... à être la CNEP !
Les négociants "service après-vente de La Poste" ? Un service après-vente, c'est ce qui assure les réparations !

En conclusion j'ai du mal à voir quelque chose de nouveau dans ce document... Quelles en seront les conséquences pratiques ? Attendons les premières mesures concrètes !
Ce document définit une approche "officielle" de la collection : les timbres dentelés/gommés du programme philatélique.
C'est justement la catégorie qui concerne peu les marchands (qui achètent parfois et vendent sous la faciale la plupart des nouveautés de ces 50 dernières années) ou la compétition philatélique où ces timbres sont minoritaires (dans certaines collections thématiques) voire inexistantes.
Au contraire ce sont les timbres difficiles à se procurer (timbres personnalisés ou timbres autocollants vendus uniquement en feuille) qui donnent du chiffre d'affaire aux marchands et permettent aux services nouveautés des associations de se montrer actifs.
Verra-t-on les catalogues et les éditeurs de feuille d'album lister à part les timbres d'écriture ? La Poste va-t-elle cesser de faire des souvenirs philatéliques et autres minifeuilles "Meilleurs Voeux" par exemple, comme il s'agit de timbres d'écriture et qu'ils ne devraient pas se trouver en version dentelés/gommés ?
On a des timbres commémoratifs d'une part, qui perdent leur valeur "utile" à ne pas suivre l'évolution (faciale numérique au lieu d'usage, gommés au lieu d'autocollant), et d'autre part les Marianne et les timbres d'écriture destinés à être vus sur le courrier, à être utile donc, mais pas à être collectionné !