21 juin 2009

Le timbre-poste est au confluent, non pas du vrai, du beau, du bien, mais de l'inutile, du poétique et des obligations postales

"Le timbre-poste est au confluent, non pas du vrai, du beau, du bien, mais de l'inutile, du poétique et des obligations postales. Il est inutile comme le beau, il est poétique comme le rêve, le chiffre et la spéculation. On n'a pas pu trouver à quoi il sert exactement : les uns le collent sur des lettres, d'autres sur des albums ; d'autres encore l'exposent, d'autres le fourrent en vrac dans des enveloppes jaunies, d'autres le vendent au kilo ; on est allé jusqu'à penser qu'il guérit la tuberculose ; des enfants en proposent qui atteindrait ce but : "Mais je ne sais pas, m'a dit le dernier qui m'n offrit, où on se les colle." Peut-être en fait-on des tisanes. Bref, la situation est obscure. Le timbre-poste reste encore à expliquer."

Alexandre Vialatte - Les Chroniques de La Montagne - 1er février 1955
Copié depuis l'impossible dictionnaire.

1 commentaire:

Almaterra a dit…

Bonjour et merci de reprendre ce joli texte d'Alexandre Vialatte. Accessoirement, merci pour le lien ! ;-)