Marché noir du timbre
Une nouvelle sur ce site québécois InfoDimanche :
Voici une belle histoire de timbres pour ne pas dire de timbrés. Imaginez, le vendredi 20 mai dernier, le bureau de poste de Saint-Fabien communique avec la SQ des Basques, vers 11 h 30, une personne au teint basané s’est présentée au bureau de poste de Saint-Simon pour effectuer l’achat de timbres pour plusieurs milliers de dollars et ce, par carte de crédit. Quelques minutes plus tard, c’est au tour du bureau de poste de Trois-Pistoles de téléphoner à la SQ. Un individu avec le teint basané y a acheté quelques minutes plus tôt plusieurs timbres. Un autre individu de race noire l’attendait dans une auto.SQ signifie Sûreté du Québec, on trouvera d'autres expressions ("magazinage", en France on dit "shopping"...) ou termes qui n'ont sans doute pas la même connotation qu'en France ("basané"). La carte à puce étant surtout utilisée en France (mais se développe à l'étranger depuis que les brevets tombent dans le domaine public...), la fraude à la carte bancaire magnétique est bien plus fréquente. La sécurité des cartes à puce n'est pas inviolable, mais les banques laissent croire le contraire, et il est douteux qu'un tel comportement ait alerté des postiers français au point de prévenir les autorités !
La voiture est immatriculée en Ontario. Les deux patrouilleurs quittent le poste et se lancent à la recherche de nos deux moineaux timbrés. Ils les localisent sur la route 132 à proximité des feux de circulation. Les deux hommes seront détenus pour fin d’enquête. Un inspecteur se rend dans les bureaux de poste pour y valider et collecter de l’information. Des recherches auprès de VISA permettent de découvrir qu’il s’agit d’une carte clonée. Les deux individus sont immédiatement arrêtés. Les policiers fouillent alors leur véhicule et y découvrent 8 500 timbres dans le coffre à gant, pour une valeur de 5 000 $. C’est quoi l’idée vous demandez-vous? Y a quand même des limites au magasinage compulsif. L’idée, c’est d’acheter sans payer (carte de crédit clonée) et de revendre à la moitié de sa valeur les timbres, pour un profit net de 100 %. Argent facile comme ils disent. Voilà, cette semaine, j’ai découvert qu’il existe un marché noir du timbre au Québec. Nos deux timbrés sont maintenant estampillés "coffrés par la SQ".
En France, l'essentiel des timbres vendus "sous faciale" a pour origine les collections de timbre, mais aussi la fraude fiscale (achat par des entreprises de timbres "pour l'affranchissement", inutilisés et revendus contre du liquide) ; le vol n'est pas absent non plus. Mais personne ne parle de "marché noir du timbre" !
4 commentaires:
Bonjour.
Je retiens de cet article fort intéressant que les escrocs avaient "un teint basané". Visiblement la "Belle province" est restée, en cet anniversaire de sa fondation, très "provinciale". Quand mon journal régional de l'ouest de la France, d'où sont issus de nombreux aïeux des Québécois actuels, rend compte d'un "fait divers" le traitement est "différencié". Lorsque le délinquant a "le teint basané" on donne son nom et l'indication de son origine. Lorsqu'un "visage pâle" réalise le casse du siècle" au détriment d'une banque, c'est un quasi héros. Lorsqu'il réalise un délit moins "classe" on ne donne pas son nom: son visage pâle le rend transparent. Il pourra se refaire, sans problème !
De la France dont elle est issue, la Belle Province a su sauvegarder quelques valeurs essentielles: la discrimination en fait partie.
Cordialement, Bernard.
Bonsoir Bernard,
Il faut se méfier des aprioris, je pense que ce terme n'a pas la même connotation au Québec, un éventuel lecteur québécois pourra confirmer ou infirmer ? La langue du Québec n'est pas la langue de la France, le terme est peut-être uniquement descriptif. J'ai relevé sur le net des exemples où "basané" est utilisé au lieu de "bronzé" (pour parler de la couleur de peau, et pas d'origine ethnique). Je m'interdirais donc de sauter à des conclusions trop rapides.
Bonsoir Dominique,
Donc, un bon philatéliste devrait toujours se munir d'un nuancier....
Cordialement,
Bernard
Bonjour Dominique et Bernard.
Il est vrai que nos expressions ont parfois une signification légèrement différente que celle des expressions de la Mère Patrie, mais pour cette fois-ci, je me permet, en tant que Québécoise "Pure Laine" de confirmer le fait que le terme "basané" est un terme politically correct et très certainement hypocrite pour décrire une personne de couleur. Serait-il Indien, Africain ou Créole ? Le journaliste n'a su le dire, et il n'en demeure pas moins que les origines ethniques n'avaient aucune référence utile dans son article. Je trouve dommage toutefois, Bernard, que même si je suis d'accord sur ce fait, je ne peux que sentir votre propre xénophobie à mon égard lorsque vous généralisez sur le "Petit Peuple" de "la Nouvelle-France"...
Julie "Visage Pâle" Fortier
Colonie de Québec
1608-2008
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